La collection "Ekphrasis" des éditions Invenit.

Aujourd'hui, je ne vais pas vous présenter un roman, ni même deux, mais une collection entière : la collection "Ekphrasis" des éditions Invenit.

Cette collection a été lancée en 2010 par Dominique Tourte avec Alfred Manessier, Blés après l’averse, de Pierre Dhainaut.

Il s'agit en fait d'une collection visant à faire découvrir autrement une oeuvre picturale en demandant à des auteurs d'écrire sur divers tableaux (La Tour de Babel de Bruegel, La Liberté conduisant le peuple de Delacroix, etc.) afin que les lecteurs puissent découvrir autrement ces tableaux. La littérature et la peinture se mêlent admirablement dans la fiction, donnant une histoire aux personnages du tableau (ou à leur sujet) et repoussant les limites de l'imagination. Le lecteur devient aussi spectateur, et réfléchit sur le rapport entre littérature et peinture, et aussi philosophie puisque les auteurs, étant donné qu'ils travaillent sur des oeuvres avec une immense force symbolique, déploient des réflexions poussées sur divers sujets en rapport avec ces oeuvres (le langage dans Les Greniers de Babel, par exemple).
La qualité graphique est au rendez-vous, avec un papier agréable et des reproductions des oeuvres très fines. Amateurs de peinture et de littérature, cette collection est faite pour vous !



Le site en parle beaucoup mieux que moi :

site d'Invenit a écrit:

Regards littéraires sur des trésors de peinture

À l’origine de l’ekphrasis, la description du bouclier d’Achille dans l’Iliade, mise en abîme du processus créatif dans une œuvre littéraire. Les éditions invenit revisitent ce genre à part entière en conviant un auteur à écrire sur une peinture, trésor emblématique ou insoupçonné d’un musée. Cette rencontre, qui n’est souvent pour l’écrivain qu’un prolongement naturel d’un intérêt déjà manifesté entre l’écriture et la peinture, invite le lecteur-spectateur à suspendre le temps et à instaurer un rapport intime avec l’œuvre.

L’écrivain interprète l’exercice en toute liberté et la collection vaut surtout pour la diversité de ces ressentis, au plus près de cette « sorcellerie évocatoire » dont parle Baudelaire. Ainsi le poète Pierre Dhainaut nous accompagne dans la découverte des couleurs et des rythmes d’un tableau de Manessier ; un paysage de Dubuffet fait rejaillir des « enchevêtrements » de souvenirs d’enfant chez Gérard Farasse, tandis que le bleu de Paul Klee nourrit une fiction onirique chez Maurice Pons (parution mars 2011). Grâce à une reproduction de l’œuvre sur le rabat, le lecteur se réinvente spectateur et se laisse guider dans les univers apparentés du peintre et de l’écrivain.

Les premières séries de la collection avaient l’ambition de faire découvrir le riche patrimoine des musées du Nord-Pas-de-Calais. Elle s'étend désormais à toutes les collections nationales et internationales, suivant de près les grandes rétrospectives.

                                                                
Mademoiselle Liberté, de Michel Quint                                                 L'Apocalypse selon Dürer, d'Alberto Manguel.